Tous ceux qui sont nés ou ont vécu à Santa Eulalia, gardons dans les yeux l’image de l’entrée du village: l’église forteresse qui, sur la colline, domine de toute sa hauteur la baie et la plaine du village.
Il n’est pas difficile d’imaginer ces temps anciens, comme s’il s’agissait d’un film de pirates. Une petite population qui vit, grandit et dont la vie se développe autour d’une rivière, comme cela s’est produit dans l’histoire d’une multitude de villes aux quatre coins du monde. Les arabes nous ont appris à utiliser les canaux d’irrigation, nous avons construit des moulins à farine et cultivé une grande plaine maraîchère pour alimenter tous ceux qui vivaient ici en ce temps-là… Soudain, les cloches sonnent, elles s’emportent… On donne l’alerte… des voiles suspectes à l’horizon… On vérifie le nombre de voiles et on essaie de deviner leurs intentions. Chaque famille décide de se réfugier dans l’église ou de rester chez soi, les hommes s’organisent pour chercher à partir de quel endroit défendre les terres. Depuis la tour de défense, les deux canons commencent à tirer sur le bateau dès qu’il est à portée…
Ce qui aujourd’hui nous semble être une fiction, devait faire très peur, à l’époque.
Un bateau, avec 50 corsaires à bord, représentait une force importante si l’on considère le nombre de personnes qui vivait alors à Santa Eulària et à Ibiza. A vous qui venez d’ailleurs, cela vous semblera étrange, mais pour nous qui sommes d’ici cela fait partie des contes populaires. Il y a des chansons très anciennes qui parlent de rapts, de gens qui disparaissent et dont on ne saura plus jamais rien. Les brigands qui venaient par mer, faisaient que parfois, nos ancêtres regardaient avec méfiance les étrangers.
Une église fut déjà édifiée au 13ème siècle, mais elle fut reconstruite 300 ans plus tard car lors d’un des pillages il n’en resta rien. On parle de ce désastre, mais pas de ce qu’il est resté du village (ou de ce qui avant était le village) sachant que l’église était le dernier refuge. Une tour de défense collée à l’église, que nous savons dessiner les yeux fermés… ce porche, sous lequel nous nous sommes tous assis à un moment donné de notre vie, sans raison, parce qu’il y faisait frais, parce que nous y étions montés en sortant de l’école… les petites maisons qui l’entourent, les escaliers qui montent et indiquent les portes de Cala Llonga, d’Arabí… Un temps où le village s’appelait «sa Vila» (la ville) car c’était celà, c’était la Ville … la plupart des paysans vivaient à la campagne.
L’intérieur de l’église, sobre, haut, dur, à la hauteur de ce que l’on peut espérer si on tient compte de son caractère hautement militaire. Faîtes attention au rétable de style baroque, il vous plaira.
Derrière elle, si vous entrez par le porche, orienté au sud, se trouve le cimetière, autre endroit où, nous tous qui sommes d’ici avons couru à un moment ou à un autre, où quand on rentre on voit d’étranges mélanges: des symboles juifs, des photos en noir et blanc, de nombreuses fleurs, où tout est très propre et ordonné, où l’on ne croise presque jamais personne, mais où il y a toujours quelqu’un se rappelant des absents.
En descendant du cimetière, Can Ros, aujourd’hui Musée d’Ethnographie d’Ibiza, un endroit où vous trouverez tous types d’outils agricoles, des vêtements de paysans – des jours de fêtes et de travail – des instruments, «cutxurillos» (de l’espagnol «cachorillos», armes à feu anciennes) un endroit intéressant qui devrait être un arrêt obligatoire lors d’une visite dans la Ville de la Rivière.
Mais ce n’est pas le seul Puig de Missa, il y en a un autre, la prochaine fois que nous nous y rendrons, nous vous promettons de prendre quelques photos et d’écrire quelques lignes sur cet endroit.
En vous parlant de visiter la Ville de la Rivière, ce que nous souhaitons c’est que vous nous rendiez visite. Nous ne sommes pas une grande multinationale, nous sommes un hôtel familial, nous nous levons tous les jours de bonne heure pour pouvoir être ouvert toute l’année. Si vous êtes un club sportif et cherchez un hôtel à Ibiza, si vous êtes un groupe, si vous vous marriez à Ibiza… n’hésitez pas, contactez-nous. Nous avons récemment rénové l’hôtel, changé le mobilier, nous ne vous décevrons pas. Consultez nos prix.
Au fait… sauriez-vous nous dire le nom de la rivière de Santa Eulària?